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Ibrahima Telly Barry, mannequin d’Afrique

Ibrahima Telly Barry, mannequin d’Afrique

Je suis né au Sénégal 🇸🇳 et grandi en Guinée Conakry . A 25 ans, je suis mannequin et je veux le devenir sur la scène internationale

Adolescent, issu de la classe moyenne sénégalaise j’aimais surtout l’art. La mode ne m’intéressait pas plus qu’autre chose. J’ai effectué mon école primaire, et collège en Guinée puis avec mes parents nous nous sommes installés dans la capitale Conakry.

Après mon bac, j’ai commencé le métier de  « mannequinat ».  J’ai eu la chance de vivre pas mal de défilés qui m’ont donné envie dans cette voie. J‘ai continué mes études au Sénégal. Arrivé au Sénégal j’ai étudié dans le cadre d’une licence à « l’institut africain de management (IAM) ». Dans le même temps je défilai un peu . J’ai obtenu ma licence en Gestion de ressources humaines en 2019.

Ensuite je suis allé continuer mes études à Casablanca au Maroc pour finaliser un master. Et de là, je suis parti en France pour réaliser mes rêves.

Cela n’a pas été simple même si ma famille m’a soutenu. La mode a mauvaise presse. «Le mannequinat était synonyme de vice. La plupart des Africains considèrent que la mode n’est pas un vrai travail»

« Le secteur en France est mieux organisé et mieux considéré que dans les pays africains, même si certains pays francophones, comme le Sénégal, parviennent à se démarquer, explique-t-il. La mode en Afrique a un « aura » international. Pour comprendre cela, il faut évaluer la dernière conférence de presse de l’UNESCO à propos de l’avenir de la mode en Afrique en perspective 2023/2030 qui s’est déroulée à Lagos en 2023. La directrice de l’Unesco, madame Azoulay (ancienne ministre française) en a précisé les contours dans le cadre d’un rapport. 

 

Mais revenons à mes ambitions. Je veux une carrière nationale et internationale. »

Mon physique plaît. Une belle silhouette immense et longiligne, des épaules carrées, des traits affûtés, un corps d’athlète.

Le métier est difficile, plein d’embûches et de chausse-trappes. Depuis que je suis en France, les choses avancent. Je dois avoir une visibilité.

Puis viendra, je l’espère quelques défilés où je serai connu et reconnu.

Certains mannequins comme  Chérif Douamba, ivoirien, qui partage désormais les podiums avec des mannequins sénégalais, maliens ou nigérians ont été aperçu sur le show de Pharrell Williams pour Louis Vuitton à Paris -2023,

« En ce moment, les peaux ébène comme la mienne sont en vogue », je m’en félicite.

« A chaque fois que je me retrouve en backstage à discuter avec des agents, ils me demandent comment j’en suis arrivé là… Et je leur explique que l’obstacle majeur entre nous et cette profession, c’est le visa. Les trois quarts de notre travail se passent à l’étranger. Sans visa, on ne peut pas travailler. » Pour les mannequins débutants venus d’Afrique subsaharienne, tout se joue à la chance ou aux contacts. Et la procédure, de plusieurs centaines d’euros, est à leurs frais.

Il faut un début de notoriété pour que les marques avec lesquelles il collabore lui signent des lettres d’invitation. N’oublions pas les limitations du visa Schengen, La France, est la « capitale mondiale de la mode », « Donc « rien ne m’arrêtera » assure-t-il.

Engagé, le jeune homme voudrait également préserver les plus jeunes des pratiques frauduleuses des agences. « Elles peuvent te prêter de l’argent pour le visa ou les billets d’avion et se rembourser ensuite sur ton salaire avec de gros intérêts, relate-t-il. On rencontre des mannequins qui font une saison exceptionnelle en Europe ou aux Etats-Unis, qu’on voit partout, et à la fin de la saison ils se retrouvent avec les poches vides parce que leur agence en Afrique leur a tout pris»

Si le mannequinat reste son activité principale, il se dit intéressé vers la photographie.. « Je pense avoir des choses à dire, montrer ma beauté physique est important mais pas unique, explique-t-il. Je veux aussi montrer celle de nos pays africains»

« L’avenir m’appartiens et nous appartiens nous africains. »

 

Gérard Flamme